16 Elisabeth schilling INTERVIEW

INTERVIEW

TWO BODY TENSORS ARE NOT MEANT TO BE IN CLARITY
BERNARD BAUMGARTEN(DIRECTOR OF TROIS C-L CENTRE DE CRÉATION CHORÉOGRAPHIQUE LUXEMBOURG) INTERVIEWED ELISABETH SCHILLING(CHOREOGRAPHER)

(ORIGINALLY INTERVIEWED IN FRENCH, SEE BELOW FOR THE ENGLISH VERSION)


Interview avec Bernard Baumgarten, directeur du Trois C-L, Centre de Création Choréographique , et l’artiste Elisabeth Schilling sur sa nouvelle exposition STADTKÖRPER qui ouvrira ce samedi 3 octobre au Trois C-L.

Bernard Baumgarten : Comment l’idée t’est-elle venue d’organiser l’exposition STADTKÖRPER?

Elisabeth Schilling : En 2013, j’ai eu la chance de pouvoir travailler à Berlin. Pendant cette période, j’ai tout de suite remarqué l’architecture éclectique de la ville qui se développe de jour en jour.
Berlin se trouve dans une période de réinvention – les nouveaux bâtiments, les chaînes de magasins ainsi que les rénovations se multiplient. Berlin devient une ville du monde comme Londres ou Paris. On peut y observer une architecture dont la valeur politico-culturelle, qui fût particulièrement significative pour la ville au cours de son histoire, s’amenuise avec le temps.
En me baladant dans la ville, j’ai néanmoins fortement senti que les restes historiques de Berlin étaient toujours bien présents, particulièrement autour de ses vieux bâtiments. Disparates mais omniprésentes, ces traces du passé sont très visibles autour des anciens lieux qui n’ont pas été modifiés. Il s’en dégage une énergie très particulière. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment eu envie d’initier ce projet. Je voulais partager ces impressions et réflexions.

 

B : Pourquoi as-tu choisi la photographie comme medium?


E : J’ai choisi la photographie intuitivement. J’ai toujours été intéressée par la photographie en tant que pratique artistique capable de capturer des expressions subtiles et spontanées.

Puis, j’ai eu l’idée d’inviter différents photographes afin de collaborer sur ce projet. J’imaginais que cette collaboration avec plusieurs artistes pouvait enrichir mon sujet de départ. Plus le projet avançait, plus la thématique se renforçait. Artistiquement parlant j’ai bien aimé pouvoir combiner plusieurs points de vue et diverses esthétiques à travers ce seul et même sujet.


B : Comment as-tu choisi les artistes photographes?


E : En fait, ça a été très simple. J’ai contacté les institutions photographiques Berlinoises par mail. Ces mails introduisaient mon concept et mes premières inspirations concernant ce projet. Je demandais également aux photographes intéressés de me contacter. Puis, j’ai organisé des interviews afin de rencontrer les photographes personnellement. J’ai collaboré avec tous les photographes intéressés. L’exposition ne révèle pas le travail de tous les photographes qui furent impliqués. STADTKÖRPER ne pouvait contenir tout le travail photographique développé dû à un choix artistique et esthétique précis.


B : Où les photographies ont-elles été prises?


E: Les photographies ont été prises dans divers lieux Berlinois. Les photographes et moi-même les avons sélectionnés par à rapport à leur dynamique architectural et leur lien historique que j’ai précédemment évoqués; des restes d’Histoire qui commencent à se faire oublier mais très ostensibles. L’exposition en révèle une sélection. On voit par exemple une vieille gare, Pankow, qui n’est plus utilisée et qui se trouve dans l’ex Berlin-Est. Son architecture est magnifiques et très particulière. Sa superficie est très impressionnante et elle est toute ronde! À peine connue des touristes, cette gare reste un secret bien gardé.

Nous avons également pris des photos aux Frankfurter Tor, un bâtiment immense avec un style architectural typique du Stalinisme. A part ça, les photos ont été prises auprès de vielles maisons dans le centre de Berlin. On peut encore y voir des impacts de bombes de la Seconde Guerre mondiale. Il y a aussi un vieux cimetière, et le vieil aéroport Tempelhof du Sud de la ville.


B : As-tu l’intention de continuer ce projet ou cette exhibition marque-t-elle sa fin?


E : Je me suis également posée la question. Tout d’abord je voudrais remercier le Trois C-L pour avoir facilité cette première exposition de STADTKÖRPER. Par la suite, j’ai l’intention de la montrer à Londres, Berlin, et Mayence.

Je me demande aussi comment ce projet pourrait se développer. Il y a de très belles photographies qui ne s’intégraient pas bien au format de l’exposition comme elle se présente ici. Je crois que je vais chercher d’autres concepts permettant de respecter leur expression artistique et leur singularité.

Pour ce qui est de Stadtkörper, je me laisse inspirer par mes rencontres à venir. Si je fais la connaissance d’autres photographes intéressés, je suis partante pour continuer STADTKÖRPER et réaliser plus de photographies en rapport avec mes premières inspirations.

From series Two body tensors are not meant to be in clarity, 2013 © 2013-2021 Eun Sun Cho
From series Two body tensors are not meant to be in clarity, 2013 © 2013-2021 Eun Sun Cho
 (ENGLISH)

Interview with Bernard Baumgarten, director of the Three C-L Choreographic Creation Center, and artist Elisabeth Schilling on her new exhibition STADTKÖRPER which will open this Saturday, October 3 at Trois C-L.

Bernard Baumgarten : How did you come to organize the STADTKÖRPER exhibition?

Elisabeth Schilling : In 2013, I had the chance to work in Berlin. During this period, I immediately noticed the eclectic architecture of the city that is growing day by day.
Berlin is in a period of reinvention - new buildings, chain stores and renovations are on the rise. Berlin becomes a city of the world like London or Paris. We can observe an architecture whose politico-cultural value, which was particularly significant for the city during its history, diminishes with time.
While strolling through the city, I nevertheless strongly felt that the historical remains of Berlin were still present, especially around its old buildings. Disparate but omnipresent, these traces of the past are evident around the old places that have not been modified. It emerges very particular energy. That's when I wanted to start this project. I wanted to share these impressions and thoughts.

B : Why did you choose photography as a medium?

E : I chose photography intuitively. I have always been interested in photography as an artistic practice capable of capturing subtle and spontaneous expressions.
Then, I had the idea to invite different photographers to collaborate on this project. I imagined that this collaboration with several artists could enrich my starting point. The more the project progressed, the more the theme became stronger. Artistically speaking, I liked being able to combine several points of view and various aesthetics through this one and the same subject.

B : How did you choose the photographers?

E : In fact, it was very simple. I contacted the Berlin photographic institutions by mail. These mails introduced my concept and my first inspirations concerning this project. I also asked interested photographers to contact me. Then, I organized interviews to meet the photographers personally. I collaborated with all interested photographers. The exhibition does not reveal the work of all the photographers involved. STADTKÖRPER could not contain all the photographic work developed due to a precise artistic and aesthetic choice.

B : Where were the photographs taken?

E : The photographs were taken in various Berlin locations. The photographers and I have selected them in relation to their architectural dynamics and their historical link that I mentioned earlier; remnants of history that begin to be forgotten but very conspicuous. The exhibition reveals a selection. For example, there is an old train station, Pankow, which is no longer used and which is in the former East Berlin. Its architecture is beautiful and very special. Its surface is very impressive, and it is all round! Barely known to tourists, this station remains a well-kept secret.
We also took pictures at the Frankfurter Tor, a massive building with a typical Stalinist architectural style. Other than that, the photos were taken from old houses in the centre of Berlin. We can still see bombs from the Second World War. There is also an old cemetery and the former Tempelhof Airport south of the city.

B : Do you intend to continue this project or does this exhibition mark its end?

E : I also asked myself the question. First of all I would like to thank the Three C-L for facilitating this first exhibition of STADTKÖRPER. Subsequently, I intend to show it in London, Berlin, and Mainz.
I also wonder how this project could develop. There are beautiful photographs that do not fit well in the format of the exhibition as it is presented here. I think I will look for other concepts to respect their artistic expression and their singularity.
As for Stadtkörper, I am inspired by my upcoming meetings. If I get to know other interested photographers, I'm ready to continue STADTKÖRPER and make more photographs related to my first inspirations.





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